Attention fidèles compagnons sac d'os, je vous présente ici aujourd'hui la première partie de l'histoire de Krishnara ! Accrochez vous, c'est long (prévoyez pop-corn, sodas, pensez à passer aux toilettes avant, bref, prenez vos précautions
) N'étant pas un spécialiste de l'histoire d'Azeroth, si un élément vous semble anachronique, impossible ou déplacé, n'hésitez pas à me le signaler !
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I De la Vie, l'Amour ...
Le soleil pointait déjà à l'horizon de Stormwind. Ses rayons caressaient paresseusement les flots calmes de la mer, à l'est. Déjà, la faune s'éveillait, laissant entendre les piaillements des piafs impatients; au loin, un clocher sonnait les 5 coups; l'heure des premières prières à la Lumière avancait, les premiers courageux arpentaient d'ores et déjà les chemins pour aller accomplir leurs tâches diverses, chercher leur subsistance. Une brise légère rentrait par la fenêtre entrebaîllée de la chambre. Une tête brune émergea de sous les couvertures, humant l'air frais matinal. Kristina Sevear se réveillait doucement. Sortant de sa torpeur en même temps que de son lit, elle s'approcha de la fenêtre, a demi nue, pour observer les alentours. Grande, brune, élancée mais loin d'être maigre, elle possédait un charme allié à un physique qui faisait tourner les têtes dans la région, TOUTES les têtes.
-"Huummmmm", grogna t-elle en s'étirant telle une chatte, "encore une belle journée qui s'annonce ... dommage qu'elle soit d'avance gâchée..."
Enfant, elle avait perdu ses parents lors d'une attaque de braconniers sur son village. Ou peut être étaient-ce des Trolls des forêts, en fait, personne ne savait ce qui s'était passé réellement. Elle avait été élevée à l'orphelinat de Stormwind. Adolescente, elle avait eu la chance de rencontrer un tuteur intelligent et fin psychologue. Il avait très rapidement décelé en elle un tempérament hors du commun et savait que toute tentative pour la cantonner à une existence sans éclat serait vouée à l'echec. Aussi l'avait-il inscrite sur les rangs des cadets de l'Académie Militaire. Elle avait brillament fait ses preuves, faisant mentir ceux qui prédisaient son échec prochain. En même temps que ses qualités de soldat s'affirmaient, son physique se transformait; les longs exercices d'armes, les marches d'endurance sculptaient son corps, débarrassé de toute couche graisseuse superflue. Les prétendants au coeur de la belle soldate ne manquaient pas, mais tous se faisaient éconduire systématiquement. Exceller dans la Stratégie, maîtriser la Tactique, devenir une virtuose des armes, tels semblaient être ses seuls souhaits. A l'âge ou les jeunes filles filles de Stormwind et de toute la région découvraient les premiers émois de l'amour, Kristina étudiait l'Art de la Guerre. Rapidement, ses excellents résultats lui valurent des inimitiés. Ses talents de meneuses d'hommes dépassaient parfois ceux de ses professeurs. Son adresse au combat déroutait les futurs paladins en formation à l'Académie. Dès sa sortie de l'Académie, elle fut intégrée à la garde de l'Enfant-Roi. S'ensuivit une ascension fulgurante qui fit d'elle, de mémoire d'homme, la plus jeune Capitaine de la Garde de l'histoire de la citée. A 25 ans, elle commandait un détachement de braves sodats aguerris aux combats, certains ayant participé à la dernière guerre contre la Légion Ardente. Leur expérience du combat et de l'horreur de la guerre était d'une importance considérable pour elle. Elle menait ses hommes d'une main de fer dans un gant de velours, n'hésitant pas elle-même à se mettre en péril si la situation l'exigeait. Jeune capitaine de la garde de l'Enfant-Roi, Kristina avait officiellement en charge la protection du jeune monarque dans l'enceinte de la ville, mais aussi des alentours. Elle ne rendait compte qu'au Roi lui même.
De nombreuses fois, elle avait été approchée par des notables, des gens riches ou influents, parfois les deux, qui espéraient entrer dans ses bonnes grâces et en tirer quelconque avantage. Parfois, pour influencer le monarque afin d'obtenir un privilège auquel ils ne pouvaient accéder, parfois pour profiter honteusement de leur position et s'enrichir, parfois pour des desseins plus ... bassement humains. Mais elle restait inflexible et droite. Celà lui avait value le surnom de la "Vierge de Glace". Qu'importait ...
Soudain, son regard fut attiré par un scintillement acompagnée d'un pas cadencé. Une cohorte de Gardes Ecarlates decsendait la rue, menée par un Prêtre-Inquisiteur, facilement reconnaissable à sa toge au rouge aggressif. Elle détestait ces gens là, et réciproquement. Pour elle, ils n'etaient qu'une bande de dangereux intégristes. Pour eux, elle était un obstacle à l'extension de leur mainmise sur le pouvoir royal. Leur formation n'était pas légale, officiellement. A la fois moines, prêtres,
soldats, paladins, ils se pensaient investis de la Sainte Parole de la Lumière, détenteurs de la seule Vraie Foi Luminescente. Des gens violents, des malades compulsifs à la soif de pouvoir délirante, voilà ce qu'ils étaient pour elle. Une épine dans son pied, qui chaque jour gangrénait un peu plus le pouvoir officiel. Ils mettaient le royaume en péril par les agissements, mattant les mouvements de foule dans le sang, faisant règner la terreur dans les campagnes, s'arrogeant des droits
(dont celui de punir de mort ou d'excommunier) qui ne leur appartenaient pas. Le pire dans tout celà, c'était que leurs actes, peu à peu, trouvaient le soutien de tous des misérables qu'un jour elle avait rejetés pour une raison ou une autre.
C'était pour eux un moyen d'accéder à ce qu'elle leur avait refusé.
Voyant la troupe s'approcher, de sa fenêtre située au premier étage de son batiment, elle décida de s'habiller prestement pour s'enquérir de la raison de leur venue en ces lieux.
-"Que diable ces ecervelés rouge vifs viennet-ils faire dans les parages ?" se demandait-elle en revetant rapidement pantalon et cuissardes.
Soudain, alors qu'elle se dirigeait vers la porte, celle-ci éclata littéralement en morceaux; des esquilles furent projetées partout alentour, poignards mortels volants a travers la pièce.
-"Pour le Roi !" s'écria t-elle en se plaquant au mur, dégainant son épée et tranchant les deux premières têtes qui apparaissaient. Telles des balles de cuir, celles-ci roulèrent sur quelques mètres, dans un roulement sinistre. Les corps qui les soutenaient jusqu'a peu auparavant s'affalèrent immédiatement dans l'encadrement de la porte, faisant tinter les cuirasses d'acier. Mais déjà, de nouveaux intrus pénétraient dans la chambre, lances en avant. A leur armure, Kristina reconnut immédiatement les Gardes Ecarlates apreçus quelques instants plus tôt.
-"Enfin un peu de sport, et l'occasion de règler quelques comptes !" pensa t-elle instinctivement, un sourire carnassier sur le visage.
Plus loin, une tête blonde ahurie dépassait des couvertures. De longs cheveux blonds, droits, s'étalaient sur l'oreiller. On devinait, aux courbes qui se dessinaient sous les couvertures, le corps voluptueux d'une jeune femme. S'il n'avait été caché sous les draps, un visage angélique serait apparu.
-"Avant tout, contrôler l'accès à la chambre; ne pas les laisser me déborder; la protéger et lui permettre de fuir par la fenêtre, elle n'y est pour rien; s'ils la trouvent, nous sommes mortes toutes les deux ! C'est moi qui l'ai amenée ici, c'est à moi de lui permettre de s'en sortir vivante, et si possible, entière... Ce serait dommage, avec un si joli minois et un si beau corps ..."
Les idées s'entrechoquaient dans sa tête, s'annonçant les unes à la suite des autres, tandis que ses bras s'agitaient, comme mus par une force invisible. Schlak, kling, floutch... ses armes semblaient animées d'une vie propre, parant, piquant, tranchant l'air devant elle. Ses années d'entrainement, de dur labeur, ressortaient à ce moment, empêchant les gardes de progresser trop vite, les tenant en respect, taillant des chairs, glissant sur les cuirasses, frappant les membres.
Parer, tailler, reculer, trancher, feinter, se vriller pour toucher, percer ...Néanmoins, sous la pression des assaillants, elle reculait. Tournant la tête pour s'adresser à sa compagne, lui intimant l'order de fuir, elle ne vit pas la hampe d'une lance s'abattre violement sur son genou; mais elle la ressentit ! Surprise par la douleur et l'attaque, elle chuta. Son corps basculait en avant quand une masse d'arme vint la cueillir à l'estomac, lui coupant le souffle net. Le choc lui fit expirer tout l'air que ses poumons avaient pu emmagasiner, son estomac manqua d'exploser sous le choc. La frappe la plia littéralement en deux, lorsqu'un bras lourdement ganté s'abattit sur sa tête, lui faisant brièvement perdre connaissance. Elle s'affala au sol, ivre de douleur. Le combat avait été bref mais fulgurant, cinq gardes étaient tombés sous les coups de la jeune prodige de l'Académie.
Un Garde s'approcha d'elle, par derière, et bougea dans son dos. L'écrasant sous son genou, lui coupant la respiration, il l'empoigna par les cheveux et lui tira la tête en arrière. En face d'elle, l'Inquisiteur jubilait, Un sourire sadique sur les lèvres.
-"Enfin tu es à notre merci, Kristina ! Depuis le temps que nous attendions celà !"
S'adressant à la fille encore sous les couvertures:
-"La très Sainte Lumière te remercie, fille de joie, tu as accompli ta mission avec succès. Files pendant que je suis encore magnanime, et ne dis mot de cet incident à personne, nous te retrouverions ... très facilement", déclara t-il avec dédain, tout en regardant vicieusement le corps denudée de la jeune femme qui se rhabillait.
Kristina était sous le choc. Cette fille avec qui elle avait partagée sa couche, avec qui cette nuit encore elle avait connu les vertiges des sens et de l'amour charnel, était un agent de la Croisade Ecarlate ! Sûrement une paysanne dont les parents étaient retenus en otage par les inquisiteurs qui sillonaient les campagnes. Le chantage, les pressions directes étaient entre leurs mains des armes tout aussi redoutables que des épées ou des masses à deux mains. Quelle injure à la Lumière !
-"Cette fois, nous te tenons, catin ! Tu ne pourras pas nous échapper !" lâcha l'Inquisiteur, d'un ton haineux. Son regard brillait de folie.
-"Comment ont-ils pu découvrir mon secret ? Quelle faute ai-je commise ? Comment me sui-je trahie ?" se demandait intérieurement Kristina.
-"Par ordre du Tribunal de la Très sainte Inquisition de l'Ordre Ecarlate, Toi, Kristina Sevear, Capitaine de la Garde de l'Enfant-Roi de ton état, tu es placée en état d'arrestation. Tu es inculpée des chefs-d'accusation suivant:
Corruption morale
Décadence
Luxure
Eloignement des principes de la Très Sainte Lumière
Faits constatés par ma personne en ce jour au domicile de l'accusée, qui se livrait sou mes yeux à des actes que la morale de la Très Sainte Lumière réprouve et auxquels j'ai honte de repenser.
Ajoutons à celà le meurtre de sang-froid de plusieurs Gardes venus procéder à ton arrestation ! Ta disgrâce est immédiate, sur ordre du Régent. Tu seras conduite en cellule au Monastère Ecarlate, ou tu seras jugée et condamnée pour toutes les fautes que tu as commises. La peine maximale encourrue est la peine capitale par Purification Absolue."
Corruption morale, décadence, luxure, meurtre de sang-froid, disgrâce, ordre du Régent, Monastère Ecarlate, peine capitale ... les mots résonnaient dans sa tête. Tout était plus clair. Elle avait toujours tenu tête au Régent,
refusant de lui servir d'espion auprès de l'Enfant-Roi. Elle avait toujours protégé de son mieux le jeune Monarque, retardant l'accession aux pleins pouvoirs du Régent et de sa clique de cloportes hypocrites et avides. Elle avait rejeté les tentatives de corruption de sa suite, refusée d'être la maîtresse de cerains d'entre eux, ne fut-ce que pour un soir. Elle avait toujours, aussi loin s'en souvenanit-elle, empêché de jeunes futurs paladins de quitter l'Académie pour aller se former
au Monastère Ecarlate, grossir les rangs des intolérants. Et aujourd'hui, ils tenaient leur vengeance, tous, sans aucune exception. Tous les chefs d'accusation étaient trouvés pour détruire son honneur, sa réputation, salir son nom, son grade, son unité, et par delà même, décrédibiliser l'Enfant-Roi au profit du Régent. Immondes bourgeois charognards affamés de richesses rapidement gagnées, de pouvoir usurpé. 7 années de service pour défendre l'honneur, son Honneur, l'Honneur de la Garde;
7 ans données avec joie à ce qui était SA Voie, Sa Vie. 7 ans de loyauté réduites en poussières par les bassessses de l'âme humaine.
"Purification Absolue", 7 ans qui risquaient de finir dans les flammes. L'idée de finir sur le bûcher, brulée vive telle un corps corrompu du Fléau, l'idée la terrorisait.